
De nombreux sujets vont s’inviter lors de la reprise de l’activité. Le point de vue des professionnels de l’immobilier.
Quel est l’impact du confinement sur le marché immobilier ?
Des visites de biens impossibles, des ventes immobilières en stand-by… Dans ce contexte de confinement, le marché immobilier est en pause.
« Nous signons des compromis de vente, venant d’affaires déjà engagées avant la crise sanitaire, de manière dématérialisée par signature électronique, indique Frédéric DELRUE, agent immobilier dans l’agence IMMOSUD »
Notre site internet compte plus de mille visiteurs par mois, il en a perdu presque la moitié. « Mais depuis le week-end dernier, les chiffres remontent et les internautes consacrent plus de temps à leur visite », explique-t-il Laurent LEROY, gérant de l’agence IMMOSUD.
La situation est compliquée pour tous les métiers de l’immobilier : « Nos agents commerciaux sont impactés car pour expertiser un bien immobilier il faut le visiter, effectuer des constats sur place, etc., rapporte Olivier Colcombet, PDG de Digit RE Group qui détient notamment Drimki, plateforme spécialisée dans l’estimation immobilière en ligne. Le marché est quasiment à l’arrêt, tout est freiné. La signature des actes de vente va se tarir. »
Comment voit-on la sortie de crise ?
Nous vivons une crise sanitaire mondiale. Le marché immobilier ne s’est pas arrêté parce qu’il dysfonctionnait. C’est la grande différence. Un projet immobilier est un projet de vie lié à des naissances, à des mariages, des séparations, des mutations… Ces projets continueront quand nous sortirons du confinement.
Un effet de rattrapage va sûrement se produire, il risque d’y avoir un embouteillage à la sortie de crise.
La construction neuve, qui avait déjà subi le gel des permis de construire en raison des échéances électorales, est à l’arrêt mais devrait reprendre dès la fin du confinement.
Les gens vont prendre conscience de certaines choses. Des personnes vont très probablement se tourner vers l’achat de maisons avec jardin après l’épreuve de confinement. Peut-être verrons-nous un retour vers les campagnes.
Faut-il s’attendre à une baisse des prix immobiliers ?
Les agents immobiliers « ne lisent pas l’avenir dans les boules de cristal » nous aimons le rappeler…
Avant la crise, il y avait un logement à la vente pour 10 acquéreurs. Le marché était donc extrêmement déséquilibré, nous ne voyons pas cette demande changer radicalement surtout dans les grandes métropoles, les bassins d’emplois et les périphéries des grandes métropoles. Même s’il y a moins d’acquéreurs, nous serons encore sur un marché avec une forte compétition entre acheteurs.
Dans les environnements plus ruraux ou semi-urbains, cela va dépendre de la résilience des entreprises…
Une société de 100 salariés qui ferme ses portes dans une ville de 10 000 habitants ou qui se délocalise, cela a un impact direct sur l’emploi local et sur les prix de l’immobilier
Pour les professionnels de l’immobilier, la reprise du marché l’immobilier va donc dépendre de la capacité de notre économie à redémarrer rapidement.
De nombreux ménages vont voir leur capacité d’emprunt affectée. Nous ne savons pas de quel ordre sera cette baisse de prix. En zone tendue, elle ne devrait pas durer longtemps car la production de logements est insuffisante et les gens ont toujours besoin de se loger.
Si les vendeurs sont pressés de vendre, comme en temps normal, ils devront accepter de diminuer les prix.
Les taux de crédit immobilier vont-ils rester stables ?
Les banques vont continuer à accorder des crédits aux entreprises et aux ménages d’autant, qu’en raison de la pandémie, le gouvernement a supprimé le coussin de fonds propres qu’elles devaient se constituer par sécurité et qu’elles ne pouvaient normalement pas utiliser pour prêter de l’argent.
Selon les professionnels de l’immobilier, les taux de crédit immobilier devraient rester stables.